Pierre Schwartz
Pierre Schwartz est connu du grand public, depuis qu’en juin 1998, à l’occasion de la coupe du monde de football, le journal Libération a réalisé un numéro spécial avec ses photographies de buts de football.
Exposée récemment au Musée Josef Albers de Bottrop en Allemagne et au Couvent des Récollet à Paris cette série convoquait d’un seul geste la photographie de paysage, le land art, le reportage social, en nous livrant une méditation sur la sensibilité du regard autour d’une analyse sensorielle de l’espace vécu.
Après des études à l'Ecole Nationale de la photographie à Arles Pierre Schwartz a longtemps pratiqué la photographie d'œuvres d'art, côtoyant des artistes aussi divers que Claude Viallat, Vincent Bioulès, Daniel Dezeuze, Guy de Rougemont ou Hervé Di Rosa. Cette proximité modifiera profondément son travail personnel de même que de nombreux voyages aux quatre coins du monde donneront une dimension planétaire à ses projets.
Des chantiers de la série Travaux Publics en 1992 au squat Zoulou de Durban en Afrique du Sud son travail prend en compte la diversité de la société contemporaine en s'appuyant sur les spécificités de la photographie, le cadre, la durée, le mouvement et les possibilités nouvelles du numérique.
Chronologies
Des joggers à Central Park, des rollers rue de Rivoli, de Mexico à Miami, de New York à Paris, les grands tirages numériques en couleur de la série Chronologies rendent compte d’un monde qui bouge de façon incessante, d’une société qui vit en temps réel, de la toute puissance des images. En essayant de saisir « ce qui se passe » Pierre SCHWARTZ s’est retrouvé au carrefour de thèmes-clefs de la photographie : appréhender le temps, rendre la durée, maîtriser le déplacement, saisir le mouvement, soit la raison même de l’invention de la photographie et plus tard du cinéma amorcées par Etienne Jules Marey à la fin du XIXéme siècle.
Commencées en 2003 les séquences sont le résultat de quelques minutes de contemplation ponctuées de prises de vues. Un lotissement neuf à Durango, une arrivée en gare au Mexique, un samedi de printemps à La Villette, l’expérience d’un quotidien peu spectaculaire.
Entre montages photographiques et vidéos, la juxtaposition numérique des photos obtenues reconstitue partiellement cette durée. L’image unique constitue un espace fictif.