"Là où les objets échappent à leur identité"

Hervé Télémaque & Curro Gonzàles : Regard croisé, pendant la YIA #4, foire off d'art contemporain pendant l'art week à Paris, FIAC 2014

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"Ainsi, curieusement, au drame de l'ambiguité des mots et à leur pouvoir d'ébranlement, se sont substituées, comme une parade, la grande inconuue des objets, et l'énigme de leur alphabet dont le rôle fixateur reste des plus incertains. Et qui, mieux que Télémaque, a su jouer avec la complexité des signes de connivence que nous adressent les choses, avec leur façon ingénue, et provocante de nous tromper, avec leur propension à changer imperceptiblement de nature ?

Parler d'un langage d'objet, c'est d'abord n'attacher aucune importance à l'objet en soi, mais se servir indifféremment de sa représentation, ou de sa présentation matérielle, pour signifier ; c'est ensuite obliger l'objet à échapper à son identité, à franchir les frontières imposées par son usage et son materiau, à se dépasser et à devenir un écran de sensiblité qui nous renvoie des impressions de douceur, de cruauté de pesanteur ou de liberté"

Télémaque et le langage de l'objet, Gérar Gassiot Talabot

« Curro González, comme [Thelonious] Monk, est également un homme du blues, ressassant encore et encore ses obsessions et névroses. Pourtant, comme Bataille, encore un obsessionnel, le note dans son essai Sacrifices (1938), il existe des ténèbres fructueuses. [...] Curro González a construit son logis kafkaïen dans le vide, exprimant ainsi la disjonction de la sensibilité moderne. [...] Curro affirme à en nier et transforme l'auto-contradiction en déclaration. Il soulève le conflit entre sens et absurdité, entre positif et négatif, au niveau d'une tension palpable dans l’œuvre. [...] Son attirance pour la parabole et le paradoxe, l'allégorie et le symbolisme, ou pour les artistes qui les ont mis au centre de leur travail, comme Bruegel et Blake, réside dans le fait qu'ils partagent avec lui le mode de l'ambiguïté radicale. »